Voici l’historique détaillé de notre église, qui a été préparé pour la réunion d’inauguration des locaux en Mars 2018.
L’histoire de l’EPEA a commencé vers 1930 quand deux chrétiennes de Genève sont venues à Annemasse et ont commencé des réunions dans une famille amie.
Maurice Duchêne, natif d’Allinges, est touché par le message Évangélique de ces missionnaires anglaises, et s’engage alors avec Dieu. Alice Tschanz est également touchée par l’évangile, et, comme Maurice Duchêne, décide de faire une école biblique à Nogent sur Marne. Après leur rencontrent, ils se marient et ont le désir de partir en mission. Pour des raisons de santé, cela ne leur est pas possible et reçoivent en 1932, à la fin de leurs études, un appel pour venir renforcer le petit groupe naissant d’Annemasse.
Maurice, Ébéniste, va construire son atelier rue du Planet. Le couple habitait la même rue, dans la maison des Donnat, chrétiens d’Annemasse. A côté de son travail, Maurice et son épouse, s’investissent dans des réunions d’enfants, des chants en plein air, du colportage, stand biblique sur les marchés, réunions d’Evangélisation sous tente, etc…
Dans un contexte religieux difficile, les gens venaient de loin, jusque depuis Thonon, et quelques conversions vinrent s’ajouter au petit troupeau. La famille Donnat possédant un garage attenant leur maison, ont permis aux Duchêne d’y tenir des réunions avec l’enseigne « Salle d’Evangélisation »
Pendant les années de guerre et d’occupation 1939-1945, l’œuvre fonctionne au ralenti. Pendant la guerre, Maurice a aidé plusieurs juifs à traverser la frontière suisse, en lien avec la famille Felix de la ferme à Neydens qui cachait également des Juifs pour les acheminer vers la Suisse.
Après la guerre, les activités ont repris, et l’œuvre s’est progressivement structurée en église locale, durant les quinze années qui ont suivi, sans perdre de vue l’évangélisation de la cité.
En 1952 Yvonne Prudence a rejoint l’assemblée suite à sa conversion, et à 16 ans se fait baptiser puis va enseigner à l’école de dimanche, entre autres, aux neveux et nièces des Duchêne (les enfants Dubouloz). A l’époque ils étaient jusqu’à 50 personnes rassemblée dans la modeste « salle d’Evangélisation ». En 1960 Yvonne a épousé Jean Devarenne qu’elle a connu dans la tente d’évangélisation.
En 1964, l’église se constitue en association cultuelle, et ce sont 3 couples, les Dumonal, Grimaldi et Duchêne qui vont conduire cette petite église avec le soutien de la Villa Emmannuel, la famille Felix, et de plusieurs chrétiens de Genève.
L’association était alors sans dénomination et s’appelait Centre Biblique.
L’église s’est aussi construite sur des tensions et des différends, qui lui ont permis de forger son identité et d’acquérir une certaine maturité. Certaines séparations ont été plus douloureuses que d’autres, mais l’église a toujours su rebondir en s’appuyant sur la parole de Dieu.
En 1964, alors que l’église allait se trouver sans salle, le Seigneur en réponse à la prière, a ouvert les écluses des cieux, des dons exceptionnels ont permis à l’église d’acquérir un local, une arcade située dans le nouvel immeuble rue Pasteur en face de la place de la libération.
En 1975 l’assemblée a pu acheter une deuxième arcade, séparée de la première par la montée de l’immeuble. Cette salle a servi pour les activités des enfants et des jeunes.
Ce sont dans ces années que les familles Ethoré, Roudergues, Chailloux, Fustes, Mergnac-Fumaz, Lesieur et bien d’autres ont rejoint l’église. Maurice et Alice Duchêne, qui n’avaient pas d’enfants, étaient disponible presque 24 heures sur 24.
L’assemblée était liée avec l’église de frère de la Pelisserie de Genève, et a régulièrement profité de prédicateurs de cette église (Jean Chopard, M. Trachsler, Henri Bory, etc). Il y avait aussi Paul Arnéra, un cousin de Sara Felix, qui venait prêcher ainsi que M. Ferrazzini de Morges et M. Charlet de Paris. M. Eicher, missionnaire au Liban, pays en guerre, venait régulièrement nous parler de son travail à Beyrouth.
Les Duchêne se sont beaucoup investis avec les éditions des « Groupes Missionnaires » et possédaient un stock de livre dans leur maison. Ils envoyaient ces livres en Afrique et s’occupaient du courrier venant de l’Afrique ainsi que des dons venants de France. C’était un grand travail.
En prenant de l’âge, Maurice a profité de l’arrivée d’Albert Nicollet et son épouse Erna pour l’aider dans le ministère.
Elie Roure a rejoint la Villa Emmannuel comme cuisiner en 1973 et commencé à fréquenter l’église. Au printemps 1976 Margrit rejoint la Villa Emmannuel comme bénévole pour compléter ses connaissances en français. Elle venait de la Suisse Allémanique. Elie et Margrit se sont mariés en 1977.
Monsieur Duchêne prenait de l’âge et soupirait à laisser la responsabilité de l’église à d’autres. Il proposa de se joindre à une union d’église pour éviter la confusion avec une secte. Il soumit l’idée de rejoindre l’Union des Églises Évangéliques Libres. Un pasteur pouvait ainsi être engagé et l’Union donnait un canevas administratif concernant le salaire etc. L’assemblée a accepté cette adhésion et en 1980 le pasteur Claude Dejardin avec sa famille a été nommé à Annemasse. Sa femme Christiane était engagée à côté de lui et à l’école du dimanche. Malheureusement son épouse est décédée prématurément des suites d’un cancer.
La mise en place d’un poste pastoral ne s’est pas faite sans difficultés.
Quand M et Mme Duchêne sont allés en maison de retraite en 1985, ils ont légué leur maison à l’Eglise, c’est le presbytère d’aujourd’hui, appelé “le Planet”. C’était un cadeau énorme et une reconnaissance immense.
L’église a continué de se construire avec des encouragements, mais aussi avec des moments plus « édifiants », avec la présence de fortes personnalités dans l’apprentissage du travail en équipe, mais ce qui a permis d’affiner le fonctionnement et les statuts de l’église.
L’assemblée a toujours eu l’évangélisation à cœur, Gérard Peillon, Alain Choiquier, Yves Perrier et André Courtial, les étudiants de l’institut Biblique Emmaüs ont aussi participé à différentes campagnes. Jean Chopard, Maurice Decker, John Alexander, Jacques Dubois etc ont participé à l’édification de l’église.
L’arrivée d’autres églises dans la région d’Annemasse, a conduit certaines personnes à les rejoindre, mais l’église a aussi profité de chemins inverses, vers l’EPEA.
Malgré les difficultés que Claude Déjardin a connu, il est resté un long moment à Annemasse jusqu’à sa retraite en 1995 où il est parti dans le Gard. Il est décédé en 2013.
L’église a pu aussi développer avec le temps, des contacts avec une œuvre de jeunesse de la région (Jeunesse Ardente), lien toujours actuel.
C’est Etienne Waechter qui va lui succéder en septembre 1995. Etienne et Cathy avaient un petit garçon de quelques mois. Ils étaient musiciens nous avons commencé une chorale le dimanche en fin de journée. En 2002 Etienne et Cathy nous ont quittés après 7 ans de service.
Après leur départ, nous sommes restés une année sans pasteur, qui était en même temps président de l’association.
C’est à cette époque qu’Elie Roure est devenu président et ceci pendant 12 ans. L’année sans pasteur n’était pas facile, il fallait trouver des prédicateurs pour chaque dimanche. Mais cette année nous a aussi appris à nous bouger nous-mêmes pour avancer sans compter sur le pasteur.
Les finances étant justes, Elie a eu l’idée de travailler en réseau et d’avoir un pasteur pour les trois églises Evangélique Libres, Cluses, Sallanches et Annemasse.
Le pasteur Ralph Frauchiger a accepté de venir relever ce défi et s’est installé à Annemasse. Il avait donc 3 conseils à gérer et il prêchait à tour de rôle dans les 3 églises et assumait aussi des études bibliques. Il a fonctionné ainsi pendant 3 ans. Puis Sallanches s’est retirée et nous avons poursuivi avec Cluses jusqu’en 2009.
Ensuite, l’Église d’Annemasse a pu prendre complètement à sa charge le poste pastoral.
L’église s’est progressivement remise des années précédentes difficiles, en évoluant sur un certain nombre de points, comme la question de la femme, des relations avec les autres églises…
Avec la participation de l’assemblée, un projet d’église a été adopté : Adoration, maturité spirituelle, communion fraternelle, témoignage et mission.
Nous avons aussi fait deux parcours Alpha avec de beaux échos, et deux personnes se sont intégrées dans l’église par la suite. Nous avons eu à cœur de ne pas imposer des convictions doctrinales sur des points secondaires.
Le nom Centre Biblique ne semblait pas toujours être bien compris. C’est ainsi que nous avons changé le nom de « Centre Biblique » en « Église Protestante Evangélique d’Annemasse » (EPEA).
En 2008, il a été crée une commission bâtiment pour rechercher des locaux plus grands et plus adaptés en évaluant nos besoins, nos attentes et réfléchissant au financement. Un premier projet en 2010 n’a pas abouti. Il nous a semblé sage de vendre nos locaux pour avoir un apport financier dès qu’un projet s’offrirait à nous. Nous avons alors loué les locaux qu’une autre église d’Annemasse venait de quitter, et nous avons vendu les locaux de la rue Pasteur.
En 2014, l’agent immobilier qui avait acheté un de nos locaux nous a présenté un projet de 260m2 à la place de l’Hôtel de Ville qui correspondait à nos attentes. Depuis mai 2017 nous jouissons de ces nouveaux locaux visibles, lumineux, agréable et fonctionnels.
En 2015, la famille Frauchiger nous a quittés après 12 ans pour un autre poste. Nous avons ensuite accueilli une nouvelle famille, la famille Kaci Amer, qui est restée 2 années.
Depuis septembre 2017, nous avons accueilli Pascal Wicker et son épouse Laurence, comme nouveau pasteur de l’EPEA
Plusieurs nouvelles personnes nous ont rejoints dans nos locaux. Alors que nous étions à une époque à peine plus de 25 membres, nous sommes aujourd’hui le double de membres, avec une assistance au culte atteignant les 80 personnes et 3 niveaux de culte pour les enfants.
La bible dit vrai : Je bâtirai mon église.
Nous rendons grâce à Dieu qui a préservé et conduit son église jusqu’à aujourd’hui.